À l’occasion d’une réunion conviviale de la « galette des rois », l’association des membres de l’Ordre des Palmes Académiques des P.O. a ouvert l’année 2015 en invitant le 15 janvier, au Lycée Hôtelier, l’historien Renaud Martinez.
Ce conférencier de talent a entrepris de présenter, sur la durée d’une
Olympiade, une période de notre histoire qui fut loin d’être un évènement
sportif mais plutôt une tragédie qui a douloureusement frappé la jeunesse
française pendant « la grande guerre de 1914-1918 ».
Au cours d’un cycle de 4 ans commencé en 2014, Mr Renaud Martinez
apporte sur chacune des 4 années de cette guerre, un éclairage qui
s’éloigne parfois du « politiquement correct » officiel de l’époque pour
nous révéler des aspects peu connus de la vérité historique.
Le thème de l’année 2015 a été centré sur les 2 champs de bataille que furent le Nord-Est de la France et les « Dardanelles », sur lesquels s’illustrèrent de nombreux jeunes Catalans mobilisés pour une guerre à venir, estimée courte mais qui se révéla particulièrement meurtrière, décimant une partie de la jeunesse française.
Dans un exposé documenté, le conférencier apporta des précisions sur les dommages quantitatifs subis par les troupes catalanes et sur les « figures » de la région qui furent frappées à l’aube de leur vie d’adulte : Le déclenchement de la guerre, le 3 août 1914, n’a pas surpris les Français dont la mission sacrée était de récupérer l’Alsace et la Lorraine, qui nous sont été arrachés par les Allemands.
La guerre à outrance va plonger le pays dans une série de massacres qui se solderont, à la fin de 1914, par 454 000 morts (sur les 1395000 de toute la guerre). Les Pyrénées-Orientales perdent plus de 1900 enfants. Une partie de notre territoire national est envahi et la guerre des tranchées fige les combattants. Fort de ces constats, le Commandement va s’efforcer de garder l’initiative afin de libérer les régions perdues et de sortir de l’impasse.
La première action débute en février en Champagne avec l’offensive de Beauséjour. Suivront les duels meurtriers des Vosges et de l’Alsace, en mars et en avril. Devant le faible gain, une opération est déclenchée en Artois en mai et juin, tandis que les troupes alliées débarquent aux Dardanelles.
Autant d’échecs lamentables, en dépit du courage des poilus, incite le Commandement à préparer de manière peaufine une dernière offensive. Le début en est fixé fin septembre en Champagne, tandis que la guerre sous-marine nous fait perdre de nombreux navires.
Le 25 septembre 1915, en Champagne et en Artois, après une préparation minutieuse, les troupes françaises foncent sus à l’ennemi, avec le fol espoir d’une victoire prochaine.
Au bout de quelques jours, il faut déchanter car, si les ennemis ont été repoussés de plusieurs kilomètres, le front n’a pu être crevé.
Abasourdis, résignés, les soldats français reprennent leur garde face à l’Allemand, tandis que le Grand Quartier Général prépare une nouvelle offensive pour l’été 1916, dans la Somme.
Le bilan de l’année 1915 est très lourd dans notre département, avec plus de 2100 tués.